6èmes Journées Scientifiques 2015 – Conférences, communications et galerie photos

ZOUHAIR S(1), SORAA N(2), ZAHLANE K(3), , KAMOUNI Y(1), YAHYAOUI H(1), ARSALANE L(1)

1 Laboratoire de Bactériologie, Hôpital Militaire Avicènne, Marrakech
2 Faculté de Médecine et de Pharmacie – Université Cadi Ayyad Marrakech
3 Laboratoire de bactériologie, Hôpital Ibn Tofail, CHU Med VI, Marrakech, Maroc

L’objectif de cette étude est de déterminer la fréquence des bactéries multirésistantes (BMR) isolées au niveau des différents hôpitaux du CHU de Marrakech et d’en établir le profil de résistance aux antibiotiques à partir des différents prélèvements bactériologiques à visée diagnostique.
Il s’agit d’une étude prospective d’une durée de 3 ans (de 2010 à 2013). L’identification des souches bactériennes ainsi que l’antibiogramme relatif sont réalisés par méthode automatisée sur Phénix 1000 (Becton Dickinson) et les phénotypes de résistance sont déterminés par les méthodes des disques de diffusion en milieu gélosé selon les recommandations de l’EUCAST.
Sur une période de 3 ans, 1995 souches de bactéries multi résistantes (BMR) ont été isolés à partir de 8443 produits pathologiques analysés au niveau des différents services de microbiologie du CHU de l’hôpital, soit une fréquence globale de 23,6%. Les BMR (n= 1995) sont prédominées par les entérobactéries productrices de Bétalactamases à spectre élargi (n= 1144) soit 57%, suivi de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline SARM (n=402) soit 20%, de l’Acinetobacter baumannii résistant à l’imipénème (n= 320) soit 16 %, et enfin de Pseudomonas aeruginosa résistant à la ceftazidime (n= 129) soit 6,4%. Aucun entérocoque résistant aux glycopeptides n’a été isolé. Les services les plus touchés sont respectivement la réanimation, l’urologie et la traumatologie. L’évolution de la multirésistance aux antibiotiques au cours des 3 années a été marquée par l’émergence des entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (9%), en raison de l’usage abusif de ces produits en milieu hospitalier.
Outre le surcoût hospitalier, les infections à BMR exposent au risque d’impasse thérapeutique, par conséquent la surveillance de la multirésistance bactérienne est une nécessité en milieu hospitalier. L’isolement technique et géographique des patients et le lavage des mains demeurent les moyens les plus efficaces pour lutter contre la propagation de ces infections.

MOUTAOUAKKIL Y(1,2), LEMNOUER A(1,2), CHEMSI H(1), FRIKH M(1,2), RHARRIT S(1), MALEB A(1,2), BELEFQUIH B(1,2), CHADLI M(1), IBRAHIMI A(2), LOUZI L(2), ELOUENNASS M(1,2)

1 Service de bactériologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed, Rabat
2 Equipe de Recherche Epidémiologie et Résistance bactérienne, FMPR, université Mohammed V-Souissi,

La surveillance de la résistance de Mycobacterium tuberculosis aux antibacillaires de 1ère ligne est une nécessité, compte tenu de l’émergence des souches MDR de partout dans le monde. Au Maroc, les données sont parcellaires et insuffisantes. L’objectif de notre étude était de faire un état des lieux concernant la résistance aux anti-bacillaires de première ligne.
Il s’agit d’une étude prospective transversale, réalisée à l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V Rabat, qui a inclus 36 isolats de début de l’année 2014. L’ensemble des isolats ont bénéficié de l’étude de sensibilité à la rifampicine, isoniazide, streptomycine et ethambutol, réalisée en milieu liquide (Bactec MGIT 960 ATB SIRE). L’identification et la recherche des mutations au niveau du gène rpoB pour la rifampicine et katG pour l’isoniazide ont été réalisées par méthode moléculaire (génotypage MTBDR Hain Lifescience GmbH, Nehren, Allemagne).
L’appartenance des 36 isolats inclus dans l’étude au Complexe Mycobacterium tuberculosis à été confirmé par méthode moléculaire. Le taux de résistance primaire et secondaire détecté par la méthode phénotypique à au moins l’un des quatre antibacillaires testés (streptomycine, isoniazide, rifampicine, ethambutol) a été respectivement de 30,55% et 11,11%.Les isolats MDR représentaient 11,11% de l’ensemble des 36 cas. Ils s’agissaient de quatre cas de tuberculose avec échec clinique. Sur les six isolats résistants à la rifampicine par méthode phénotypique, seuls quatre ont été confirmés par biologie moléculaire. Tous les isolats (9/36) détectés résistants à l’isoniazide ont été confirmés par biologie moléculaire.
La résistance à l’isoniazide détecté par méthode phénotypique a été confirmée pour 100% des cas par méthode génotypique, par contre la résistance à la rifampicine n’a été confirmée que pour 66,67% des cas.

BARGUIGUA A(1,2,3), EL OTMANI F(2), ZEROUALI K(3), EL MDAGHRI N(1), TIMINOUNI M(1)
1 Laboratoire de Bactériologie Moléculaire, Département de Recherche, Institut Pasteur du Maroc, Casablanca, Maroc
2 Equipe de Recherche « Microbiologie, Santé et Environnement », Département de Biologie, Faculté des Sciences, El Jadida, Maroc.
3 Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et Pharmacie de Casablanca, Maroc

Notre étude a pour buts d’évaluer la prévalence des entérobactéries communautaires productrices de β-lactamases à spectre étendu(BLSE) isolées au Maroc en particulier dans des villes du Nord et du Nord Est, d’étudier leur phénotype de résistance, les types de BLSE sécrétées et les support génétiques de ces dernières.
L’étude a concerné 1158 souches d’entérobactéries uropathogènes ont été collectées au niveau des laboratoires privés d’analyses médicales des différentes villes durant une période de 3 ans. La prévalence des entérobactéries résistantes aux céphalosporines de troisième génération était de 8,03%(n=93) dont 94% étaient résistantes à au moins 6 antibiotiques. Le test de double synergie a permis de détecter 64(5,53%) souches productrices de BLSE avec des fréquences variables selon les villes; allant de 0,79% à 11,49%. Le typage moléculaire par les techniques de PCR et séquençage a montré que les BLSE produites sont de type CTX-M (84,5%), SHV(12,67%), TEM(2,81%) et PER(1,40%). Parmi les 12 variants de BLSE identifiés, le CTX-M-15 prédomine suivi de CTX-M-1et SHV-12. La coexistence des AmpC plasmidiques est présente chez 12,5% avec les types CMY-2, DHA-1, ACT-5. Six souches (9,37%) co-exprimaient des carbapénèmases de types OXA-48, NDM-1 et VIM-1. Parmi ces souches, une K. pneumoniae coproduisait NDM-1, VIM-1 et OXA-48. Les transferts génétiques ont montré que blaCTX-M est porté par un plasmide conjugatif de haut poids moléculaire.
L’étude de l’environnement génétique des gènes blaCTX-M a montré que la séquence d’insertion ISEcp1 est présente en amont du blaCTX-M chez 94,32% des cas, suivie de IS26(4,25%).
La maîtrise du risque de diffusion de ces bactéries à profil de multirésistance alarmant est donc un enjeu majeur. Elles doivent faire l’objet d’un programme de surveillance pour définir des stratégies thérapeutiques efficaces et appropriées, limitant leur émergence et leur dissémination.

ARHOUNE B(1, 2), OUMOKHTAR B(1), BARGUIGUA D(3), TIMINOUNI M(3), HMAMI F.(1,4), BOUHARROU A(1,4)
1 Faculté de Médecine et de pharmacie USMBA. Fès,
2 Faculté des Sciences Dhar El Mahraz USMBA. Fès,
3 Département de recherches, Institut Pasteur du Maroc. Casablanca,
4 Service de néonatologie et de réanimation néonatale, CHU Hassan II, Fès

L’objectif est la caractérisation moléculaired’entérobactéries productrices de BLSE isolées chez des nouveau-nés à travers la recherche des gènes de résistance par PCR, séquençage, étude de transférabilité par conjugaison et typage moléculaire par PFGE.
Durant une période de 4 mois (février-juin 2013), 169 prélèvements rectaux ont été collectés au hasard chez des nouveau nés hospitalisés au service de néonatologie et réanimation néonatales au CHU de Fès. Parmi lesquels, 98 isolats ont été productrice de BLSE. La recherche phénotypique de BLSE a été réalisée par le test de synergie par la méthode des doubles disques. La recherche des gènes de résistance des E BLSE a été réalisée par PCR et par séquençage. Les transferts génétiques des plasmides ont été réalisés par conjugaison. La clonalité des isolats a été étudié par électrophorèse en champs pulsé.
Notre étude a inclus 98 souches d’entérobactéries productrices de BLSE. K. pneumoniae était l’espèce majoritaire (66,33%), suivi par E. coli (19,38%). Les résultats PCR ont montré  la prédominance des CTX-M-1 (73,6%) suivis respectivement  de SHV (43,5%), TEM (22,3%), CTX-M-9 (14,1%) et des CTX-M-2 (5,8%). le variant CTX-M-15 a été retrouvé à 100% suiviedu gène bla_TEM-1 (87,5%). Tandis que le gène bla_SHV a montré plusieurs types de séquences SHV-1, SHV-49 SHV-44, SHV-133.  Les tests de conjugaison ont montrés l’existence des plasmides conjugatifs de haut poids moléculaire portant les gènes   bla_CTX-M-15, bla_TEM et bla_SHV. Le typage moléculaire entre les K. pneumoniae a mis en évidence 3 clones A, B et C. Les souches du groupe A sont identique à 100%. De même pour les souches du groupe C ce qui montre une forte diffusion clonale dans le service étudié.
Nous avons noté une dominance du variant CTX-M-15. L’étude de la relation épidémiologique entre les souches a montré une forte similarité entre les souches, dû essentiellement à la diffusion clonale par manuportage essentiellement.

BELEFQIH B, DAHRAOUI S, RAR L, BELARJ B, BSSAIBIS F, FRIKH M, CHADLI M, LEMNOUER A, ELOUENNASS M
Laboratoire de Bactériologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat

EL BOUAZZAOUI A, BOUZIAN S, HOUARI N, BRAHIM B, SBAI H, KANJAA N
Service de réanimation A4, CHU Hassan II, Fès, Maroc

Les pneumopathies sont la première cause d’infections nosocomiales en réanimation. Elles sont responsables d’une lourde morbi-mortalité d’où l’intérêt de connaitre le profil bactériologique des unités de soins dans le but d’administrer une antibiothérapie probabiliste efficace lors de suspicion d’une PAVM.
Il s’agit d’une étude rétrospective qui concerne tout malade hospitalisé en service de réanimation A4, durant l’année 2014, ayant bénéficié d’un PDP revenu positif.
59 PDP ont été réalisés chez nos patients durant la période étudiée, dont 31 étaient positifs (54%), l’âge moyen de nos patients était de 50,40 ans, avec des extrêmes d’âges entre 17 et 76 ans, le sexe ratio est de 2,66 H/F, qui provenait principalement du service des urgences (59%), qui ont étaient intubés en réanimation A4 dans 50% des cas, les autres patients avaient été intubés soit aux urgences (18%), au bloc Opératoire A3 (12%), ou bloc opératoire des urgences(15%). Le délai moyen de réalisation du PDP par rapport à l’intubation est de 2,51 jours. Les résultats nous ont été communiqués en moyenne après 3,2 jours. Le diagnostic de PAVM précoce était retenu chez 70% de nos patients. Le germe le plus retrouvé dans notre série était Acinetobacter Boomani (61%), Staphylococcus Aureus (25%), Klebsiella Pnemoniae (9%), Candida Albicans (6%), E.Coli (6%), Pseudomonas aerogenosa (16%), Heamophilus influenzae (6%). L’infection multi microbienne était retrouvée chez 22% de nos patients. Tous les patients ont étaient mis sous antibiothérapie probabiliste puis ciblée après l’adaptation à l’antibiogramme.
La survenue d’une PAVM reste un élément déterminant dans l’évolution des patients de réanimation, et ceci malgré un délai de réalisation de PDP rapide, et une antibiothérapie probabiliste et ciblée rapidement instaurée d’où’ l’intérêt des stratégies de prévention.

ZOUITEN L, BENOUDA A
Laboratoire de microbiologie Hôpital Cheikh Zaid Rabat Maroc

Les infections urinaires restent fréquentes aussi bien en milieu communautaire qu’hospitalier, leur diagnostic précoce et la mise en route d’un traitement efficace et adapté s’impose afin de réduire les risques d’atteintes du parenchyme rénal. Nous proposons dans cette étude une analyse comparative du profil épidémiologique et de sensibilité aux antibiotiques des germes impliqués dans ces infections.
Nous avons mené une étude rétrospective des infections urinaires comparant la fréquence des germes isolés et leurs profils de sensibilité aux antibiotiques des années 2009 et 2014.
Au cours de l’année 2009, 644 cas d’infections urinaires à culture positive ont été colligé contre 819 cas en 2014. E coli reste le germe prédominant avec une fréquence de 65% en 2009 pour les communautaires et 56% pour les nosocomiaux et en 2014, 64% pour les communautaires et 55% pour les nosocomiaux. Nous avons une augmentation significative de la résistance de l’E. Coli à toutes les familles d’antibiotiques en comparaison entre les 2 années. La résistance aux Bêta-lactamines se traduit essentiellement par une émergence de l’E. Coli BLSE nosocomiale qui a atteint 6% en 2009 et 10% en 2014. Les fluoroquinolones qui sont de plus en plus utilisées en milieu extra-hospitalier ont abouti à une émergence de la résistance.
En communautaire comme en nosocomial, l’évolution de la résistance aux lactamines et aux fluoroquinolones est élevée ce qui fait que ces antibiotiques ne peuvent plus être utilisés en première intention, il faut donc revoir l’antibiothérapie et s’aligner avec les nouveaux consensus établis.

EL KHIYAT M, AICH F, MAIGA RY, JOULALI T, DEHAM H, YAHYAOUI G, MAHMOUD M
? Laboratoire de microbiologie, CHU HASSAN II de Fes
? Réanimation adulte, CHU HASSAN II de Fés

Acinetobacter baumannii est souvent responsable des infections nosocomiales et se révèle souvent multirésistant. Cependant A. baumannii est rarement impliqué dans les méningites nosocomiales et exceptionnellement source de méningite postopératoire.
L’Objectif de cette étude est de déterminer le profil de résistance de A. baumannii en cas de méningites postopératoires au CHU HASSAN II de Fès.
Il s’agit d’une étude rétrospective s’étalant sur une période de 5 ans allant de Janvier 2010 jusqu’à Décembre 2014. Nous avons colligés tous les cas de méningites postopératoires provenant de l’ensemble des services au CHU Hassan II de Fès. Les prélèvements sont réalisés dans des flacons stériles et acheminés directement au laboratoire de bactériologie où une culture est réalisée dans des milieux enrichis, incubés sous une température de 37°c pendant 24 à 48h. La cytologie est faite sur une cellule de Malassez. L’examen direct avec détermination de la formule des leucocytes a été réalisé après coloration de Gram, MGG et bleu de méthylène.
50 % des cas ont été diagnostiqué au service de réanimation adulte. L’âge moyen des patients était de 43,8 ans. L’étiologie la plus fréquemment retrouvée était la dérivation du liquide céphalo-rachidien avec un pourcentage de 77% (n=20 cas), seulement un seul cas avait une cytologie négative, les autres cas sont tous à prédominance PNN.
La résistance est estimée à 85% pour IPM et SXT, 35% pour AK, et toutes les souches sont sensibilité à la Colistine.
Les méningites nosocomiales à A. baumannii sont rares et exceptionnelles en post-op d’une intervention neuro-chirurgicale. Elle pose un problème de prise en charge thérapeutique devant le faible nombre d’antibiotiques diffusant dans le liquide céphalorachidien. Le pronostic vital est souvent engagé avec une mortalité élevée. »

LAMRANI HANCHI A, MOUTACHAKKIR M, RACHIDI M, ELKHALFI A, TAOUFIK L, KHATTAB H, AMGHAR H, SORAA N
1 Laboratoire de Bactériologie Virologie, CHU Mohamed VI Marrakech, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Cadi Ayyad Marrakech

L’émergence de la résistance bactérienne aux antibiotiques constitue un enjeu de santé publique partout dans le monde. Cette synthèse propose d’identifier les bactéries multi résistantes (BMR) isolées chez l’enfant au CHU de Marrakech.
Cette étude descriptive inclue toutes les souches multi résistantes isolées des prélèvements bactériologiques effectués chez les enfants hospitalisés entre Janvier 2013 et Décembre 2014 au niveau des différents services de l’Hôpital Mère enfant du CHU Med VI-Marrakech.
Les BMR isolées durant cette période chez l’enfant ont représenté 24 % de l’ensemble des isolats (n=423). Les germes les plus fréquemment isolés étaient les entérobactéries résistantes aux C3G (78%), représentées principalement par Klebsiella pneumoniae(n=190), Acinetobacter baumannii résistant à l’imipenème (15%), Pseudomonas aeruginosa résistant à l’Imipenème (3%) et Staphylococcus aureus résistant à la Méticilline (4%). Les entérobactéries productrices de carbapénémases ont représenté 13% de l’ensemble des BMR isolées. Ces bactéries ont été isolées dans 34 % à partir des PDP, 29% à partir des Hémocultures, 24% à partir des urines et 10% à partir des Pus. L’évolution a été marquée par l’augmentation du nombre des entérobactéries résistantes aux C3G avec l’émergence de souches productrices de carbapénèmases.
Ce travail rapporte une fréquence élevée des souches multi résistantes touchant principalement la réanimation néonatale et pédiatrique imposant l’utilisation d’antibiotiques à large spectre visant les entérobactéries résistantes aux C3G et compliquant encore plus la prise en charge en favorisant l’émergence de la résistance aux carbapénèmes. La rationalisation de la prescription de l’antibiothérapie et la mise en place d’un système de surveillance des BMR devront être mises en œuvre en urgence afin de limiter l’émergence de BMR dans nos structures de soins.

MENNANE Z(1), QUASMAOUI A(1), SAHRAOUI HL(2), KHEDID K(1), HALOUT K(1), HAMMAMOUCHI J(1), BAHBAH R(3), BOURCHID M(4), BAGHDADI N(5), CHAROF R(1)
1 Département Bactériologie Médicale, Institut National d’Hygiène Rabat,
2 Laboratoire de Biotechnologie, Faculté des sciences Kénitra,
3 Laboratoire Médicale régionale de Beni Mellal,
4 Laboratoire Médicale régionale de Oujda,
5 Laboratoire Médicale régionale de Settat,

Les Infections hospitalières constituent un problème de santé publique dans les hôpitaux dans le monde entier y compris le Maroc. En outre, la résistance des bactéries aux antibiotiques sont responsables d’une augmentation significative de la morbidité, de la mortalité et de l’augmentation du coût des dépenses en soins de santé.
L’Institut National d’Hygiène « l’INH » a reçu 189 bactéries (78 entérobactéries, 50 bacilles non enterobactéries 28 staphylocoques et 4 streptocoques isolées des quatre hôpitaux régionaux Marocains « sites » entre Mars 2011 et juin 2013 pour réaliser le phénotypage et le génotypage de ces dernières. L’identification biochimique est effectuée par des Galeries Api20E, Api20NE, Api20Sthap et Api20Strep (Biomérieux). L’antibiogramme a été réalisé par la méthode de diffusion des disques sur Mueller Hinton, quant au génotypage a été réalisé par biologie moléculaire en recherchant les gènes de résistance des entérobactéries BLSE (CTX, SHV et TEM) et le gène de résistance des staphylocoques résistant au méthicilline (mecA)
Escherichia coli est l’espèce la plus prédominante parmi les bactéries, suivi des Pseudomonas aeruginosa , des Staphylococcus aureus, des Klebsiella pneumoniae et des Acinetobacter Baumanii en cinquième position. Les phénotype les plus fréquents sont en premier la bêta lactamase à spectre élargi « BLSE », suivi par le phénotype céphalosporinase hyper-produite, le pénicillinase de haut niveau, les carbapénémase. Pour les staphylococcus le phénotype le plus prédominant est ce résistant à la méticilline (SARM), quant au génotypage le CTX reste Le gène de résistance le plus prédominant pour les entérobactéries BLSE avec une expression estimée à 45% et pour les staphylocoques c’est le gène mec A.

BELARJ B, BELEFQIH B, DAHRAOUI S, RAR L, BSSAIBIS F, FRIKH M, CHADLI M, LEMNOUER A, ELOUENNASS M
Laboratoire de Bactériologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat

Les bactériémies restent une cause importante de morbidité et de mortalité, en dépit des moyens de diagnostic rapide et de la disponibilité d’antibiotiques puissants, à cause de l’émergence de bactéries multirésistantes (BMR).
L’évolution de l’écologie bactérienne ainsi que les modifications des niveaux de résistances aux antibiotiques impose une surveillance régulière des BMR dans les bactériémies au sein de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V. Cette étude rétrospective a été menée au sein de l’HMIMV sur 3 ans d’Avril 2012 au Mars 2015. Ont été inclus dans notre étude, tous les patients consultants et hospitalisés dans tous les services de l’HMIMV qui ont développé un ou plusieurs épisodes septicémiques (confirmés par une ou plusieurs hémocultures positives) qu’ils soient communautaires ou nosocomiaux. Ont été exclu de l’étude les doublons épidémiologiques. Le recueil et l’exploitation des donnés ont été faites par les logiciels Excel et SPSS 20.0
Durant la période d’étude, 4080 hémocultures ont été reçus au sein de notre service dont 31% étaient positives correspondant à 782 patient. 51% de ces patients étaient du service de réanimations. Le sex-ratio est de 2,09 pour les patients de la réanimation par contre 1,27 pour les autres. Les espèces isolées à partir des hémocultures des services de réanimation étaient comme suit: Entérobactéries 32% (K. pneumoniae 10%, E. coli 5%), Acinetobacter spp 24% (22% A. baumani), Pseudomonas spp 20% (17% P.aeroginosa), et Staphylococcus spp 11% (S. aureus 6%, SCN 5%). Alors que Les espèces isolées à partir des hémocultures des services hors réanimation étaient comme suit: Entérobactéries 39% (E. coli 15%, K. pneumoniae 11%), Staphylococcus spp 33% (S. aureus 15%, SCN 18%), Acinetobacter spp 6% (A. baumani 5%) et Pseudomonas spp 5% (P. aeroginosa 4%). Le profil de résistance en réanimation ; Entérobactéries (K. pneumoniae BLSE 50% carbapénémase 18,4%, E.coli BLSE 26,7% carbapénémase 3,5%); A. baumani carbapénémase 27,2%; P. aeroginosa BLSE 2%, 7,4% carbapénémase; S. aureus Méti R 7,5%. Pour non réanimation: Entérobactéries (E.coli BLSE 17,8%, carbapénémase 5,4%, K.pneumoniae BLSE 34%, carbapénémase 20,7%); S.aureus Méti R 9,8%; A. baumani carbapénémase 57,6%; P. aeroginosa BLSE 5,2%, carbapénémase 31,5%. Le taux de résistance des isolats d’hémocultures témoignent de l’urgence des mesures de maitrise de l’émergence de la diffusion de BMR.

ZOULATI G, MAÏGA YEYA R, TOUAOUSSA A, AICH F, EL KHYAT M, YAHYAOUI G, MAHMOUD M
Service de microbiologie, Laboratoire Central d’Analyses Médicales, CHU Hassan II, Fès

Les infections du site opératoire (ISO) représentent une des infections associées aux soins les plus fréquentes. L’objectif de notre étude est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques et bactériologiques des germes responsables des ISO au CHU Hassan II de Fès.
Etude rétrospective étalée sur 7 ans à partir de janvier 2008 portant sur les prélèvements de pus obtenus des patients qui ont développé des ISO. Ces prélèvements ont été conditionnés au service de microbiologie du CHU Hassan II de Fès. Les cultures ont été effectuées sur gélose au sang, milieu gélosé Chapman et milieu gélosé sélectif pour les bacilles gram négatif. L’antibiogramme a été réalisé sur gélose Mueller Hinton selon les recommandations du CA-SFM.
309 prélèvements correspondaient à des ISO. Les services les plus concernés étaient les services de chirurgie (79%) suivis des urgences (9,7%) et de réanimation (8%). Les prélèvements des parois étaient majoritaires (74,4%) suivis des prélèvements sur matériel d’ostéosynthèse (14%). Les entérobactéries représentaient 52% des germes isolés avec une prédominance de Escherichia coli (25%), d’Enterobacter (12,8%) et de Klebsiella (11%). Les Staphylocoques, les Pseudomonas et l’Acinetobacter baumanii étaient isolés respectivement dans 19,1%, 15,4% et 5,1% des cas. Les entérobactéries sécretrices de béta-lactamases à spectre étendu représentaient 23,7% des entérobactéries, les Staphylococcus aureus résistant à la méticilline représentaient 3% des Staphylocoques aureus. 16,6% des Pseudomonas étaient résistants à la Céftazidime et 80% des Acinetobacters étaient résistants à l’Imipénème.
Les ISO sont responsables d’une morbi-mortalité importante et de conséquences socioéconomiques considérables. Elles posent, par ailleurs, un problème de prise en charge vu la recrudescence des bactéries multi-résistantes. D’où la nécessité de la mise en œuvre de mesures de contrôle adaptées.

NAYME K(1,2), BARGUIGUA A(1,3), BOUCHRIF B(2), ZEROUALI K(3), TIMINOUNI M(1)
1 Laboratoire de Bactériologie moléculaire, Institut Pasteur Casablanca,
2 Laboratoire de microbiologie alimentaire, Institut Pasteur Casablanca,
3 Laboratoire de Microbiologie, CHU Ibn Rochd, Casabalanca

Escherichia coli est un germe responsable des toxi-infections alimentaires, ces pathologies ont émergé comme un important problème de santé publique aussi bien dans les pays industrialisés, que dans les pays en voie de développement. L’accroissement de l’antibiorésistance est un autre aspect qui rend le problème encore plus compliqué.
Le présent travail a pour but d’apprécier la prévalence d’E. coli potentiellement pathogène dans les aliments prélevés dans différentes villes au Maroc, ainsi que son profil de résistance aux antibiotiques et la production des Shiga-toxines.
Durant l’année 2014, 3020 échantillons alimentaires commercialisés dans différentes villes Marocaines ont été analysés par des laboratoires de microbiologie alimentaires selon la norme AFNOR-NF N08-053. La fréquence d’isolement d’E. coli était de 5%. L’étude de la sensibilité in vitro de ces isolats aux antibiotiques, par la méthode de diffusion a montré que l’imipenème, les aminosides et les sulfamides sont les antibiotiques les plus actifs sur les différentes entérobactéries isolées avec respectivement 100%, 98% et 86% ; le taux de résistance aux cyclines est élevé (56%), aux Quinolones (33,6%) et aux β-lactamines (21,5%). La recherche moléculaire par PCR des gènes de virulences stx 1, stx 2, eae, hlyA a montré que 20% des souches d’E. coli possèdent au moins un de ces gènes de virulence. Une corrélation entre la résistance aux antibiotiques et la présence des gènes de virulence à été identifiée chez les souches étudiées.
Au vu de ces résultats, il apparait que les souches d’E. coli isolées de denrées alimentaires aux Maroc constituent une potentielle source de toxi-infections alimentaires, ce qui constitue un problème de santé public lié à la dissémination de la résistance aux antibiotiques. Des mesures rigoureuses d’hygiène et une utilisation plus rationnelle des antibiotiques dans les élevages sont à promouvoir.